Le 1er septembre dernier, j’ai eu le plaisir de participer au dîner De la ferme à la table de la Fondation Massawippi. J’ai pu en apprendre davantage sur l’important travail de conservation qu’effectuent la Fondation et la Fiducie de conservation Massawippi. Je tiens à féliciter ces deux organisations d’avoir adopté une approche novatrice en matière de conservation et d’avoir souligné l’apport précieux des fermiers adeptes de l’agriculture régénératrice à la qualité de l’eau du lac et de l’environnement.
Je suis la présidente du conseil d’administration de Régénération Canada. Fondé en 2017, notre organisme a pour mission de faire connaître et de soutenir les efforts de transition vers l’agriculture régénératrice et la gestion régénératrice des terres, lesquels s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie d’atténuation des effets du changement climatique au pays. De plus en plus de gens se rendent compte que la réduction des émissions ne suffira pas à elle seule à contrer le changement climatique. Nous devons aussi rétablir les fonctions des écosystèmes terrestres pour que les gaz à effet de serre soient évacués de l’atmosphère et que le carbone soit stocké dans les sols. Les arbres et les plantes absorbent les gaz à effet de serre, comme le bioxyde de carbone, et les convertissent en carbone liquide qu’ils exsudent par leurs racines pour nourrir les microbes dans le sol. Ces microbes, à leur tour, transforment les nutriments minéraux de la matière organique de sorte à les rendre accessibles aux plantes. Ce merveilleux cycle forme la base de l’écosystème du sol, le système en boucle fermée de la nature pour recycler les nutriments, stimuler la fertilité des sols et filtrer l’eau. Il faut savoir que le sol, outre les arbres, joue un rôle essentiel dans la régulation des cycles du carbone et de l’eau.
La conservation des forêts, des voies d’eau et de la biodiversité est indispensable au rétablissement des fonctions naturelles qui régulent notre climat. Or, la population humaine qui, au cours des siècles, s’est approprié une part grandissante de la surface de notre planète a perturbé les écosystèmes et involontairement déséquilibré ces systèmes naturels. Il va donc de soi que nous devons conserver les espaces naturels restants, mais tout en répondant aux besoins des gens qui habitent à proximité.
L’agriculture régénératrice et la gestion régénératrice des terres permettent de satisfaire les besoins des êtres humains tout en rétablissant les fonctions des écosystèmes. En imitant les systèmes naturels, nous pouvons créer des milieux gérés par l’homme qui nous procurent de la nourriture et des fibres, mais qui peuvent à la fois séquestrer le carbone, purifier l’eau et augmenter la biodiversité. C’est la science émergente du mouvement de la régénération. Un système d’agriculture régénératrice, fondé sur les principes de la gestion régénératrice des terres, offre les avantages suivants :
- Perturber le sol le moins possible et le garder couvert de plantes vivantes une bonne partie de l’année;
- Introduire davantage d’arbres et de vivaces dans le système de production;
- Diversifier les espèces de plantes;
- Permettre la transition des fertilisants et pesticides synthétiques à des amendements naturels comme le compost, le fumier et des cultures de couverture;
- Intégrer les animaux au système. Cela peut aller des ruminants qui paissent dans les pâturages, comme les vaches et les moutons, aux pollinisateurs, aux oiseaux et autres espèces sauvages qui peuvent y trouver un habitat.
Régénération Canada a créé une carte de fermes régénératrices pour réunir les agriculteurs avant-gardistes qui se consacrent à la régénération et les consommateurs sensibilisés à l’environnement qui veulent inclure cette pratique dans leurs décisions d’achat. Nous vous invitons à explorer notre carte, à vous inscrire si vous êtes un fermier adepte de l’agriculture régénératrice ou à vous joindre à notre réseau de citoyens soucieux de prendre part à la lutte contre le changement climatique.