Les pollinisateurs

L’affiche de la Fédération canadienne de la faune peut être téléchargée gratuitement ou commandée en version papier.
 
Les abeilles font la manchette ces derniers temps, en raison non seulement de la menace qui pèse sur leur survie mais aussi de leur importance dans notre alimentation. Heureusement, les abeilles ne sont pas les seuls agents pollinisateurs. La Semaine des pollinisateurs, qui a eu lieu du 20 au 26 juin, visait d’ailleurs à sensibiliser le public à la situation critique qui frappe ces importantes créatures ailées de même qu’aux mesures prises pour y faire face.
Parmi les pollinisateurs on trouve les abeilles certes, mais aussi les coccinelles, les oiseaux, les chauves-souris, les papillons, les mouches, les papillons nocturnes et même certains petits mammifères.
Quelques faits intéressants tirés du site Web de la Fondation David Suzuki (https://davidsuzuki.org/project/pollinators/) :

  • Les insectes représentent les deux tiers de tous les organismes vivants sur terre.
  • Les insectes fournissent une source alimentaire essentielle aux oiseaux et aux poissons et sont indispensables aux forêts et aux champs en tant qu’agents de décomposition.
  • Plus des trois quarts des plantes à fleurs sauvages et un tiers des aliments que nous consommons (une bouchée sur trois!) dépendent de la pollinisation par les insectes.
  • On dénombre au Canada plus de 800 espèces d’abeilles sauvages.
  • Sur le plan purement financier, les pollinisateurs ajoutent 233 milliards de dollars à l’économie mondiale et les abeilles domestiques contribuent à elles seules à la productivité agricole de l’Ontario à hauteur de 395 millions de dollars (https://pollinatorpartnership.ca/en/about-pollinators).

La perte de prés et d’habitats pour les fleurs sauvages, la pollution et l’utilisation de produits chimiques sont à l’origine du problème.

 
Nous avons parlé le mois dernier de la connectivité écologique et de l’importance de relier des aires naturelles afin de favoriser le déplacement des espèces entre divers habitats. Les jardins, par exemple, permettent aux insectes et autres pollinisateurs d’accéder aux grands pâturages et aux champs. Comme près de 80 % des Canadiens vivent dans des centres urbains, les jardins deviennent des refuges. Les zones dégagées sous les pylônes électriques de même que les fossés bordant les routes et les voies ferrées créent également un habitat des plus utile. Par ailleurs, en plantant des espèces indigènes, nous pouvons en apprendre davantage sur la nature et accroître la biodiversité autour de nos maisons. Même les plantes en pot sur les balcons, qui reflètent l’écosystème environnant, ont leur utilité. Ces petits gestes de conservation peuvent avoir un effet d’entraînement considérable.
Pour en savoir plus sur les petits gestes de conservation (comme la culture de plantes indigènes) qu’encourage Conservation de nature Canada, cliquez ici.Tout le monde peut mettre la main à la pâte, que ce soit en plantant des espèces indigènes, en réduisant ou, mieux encore, en éliminant l’utilisation d’engrais chimiques ou encore en ne tondant pas sa pelouse en mai pour permettre aux premiers insectes printaniers de butiner les pissenlits (en savoir plus ici sur cette dernière initiative de Conservation de la nature Canada). En résistant, par exemple, à l’envie de ramasser les feuilles mortes et les vieilles branches à l’automne, nous créons des espaces de nidification et offrons un habitat hivernal aux insectes indigènes, aux pollinisateurs et autres espèces. Il suffit de penser au tapis forestier qui s’anime au printemps lorsque la nature se réveille! À n’en pas douter, les feuilles au sol remplissent une fonction.
Voici d’autres mesures propres à favoriser la conservation de la nature :

  • Créer un jardin dans sa cour.
  • Tondre une partie de sa pelouse seulement.
  • Laisser de l’eau aux insectes. Le bain pour oiseaux ou le petit bassin sont probablement trop profonds, mais on peut remplir d’eau une soucoupe ou un couvercle et y ajouter quelques cailloux comme points de repos et de connectivité.
  • Appuyer les organismes de conservation de votre région.
  • Suggérer à sa municipalité de retarder la tonte des talus, de laisser de plus grands espaces non entretenus ou, encore mieux, de créer des jardins communautaires.

La Fiducie de conservation Massawippi a placé 1 200 acres sous sa protection. Outre la forêt, des champs, des cours d’eau et des milieux humides abritent une multitude d’insectes et d’espèces sauvages. Une paisible balade dans les sentiers du parc Scowen donne l’occasion de voir, grâce aux champs laissés intacts, de nombreux insectes se déplacer de fleur en fleur. Dans le parc et sur les terres protégées peuvent s’observer notamment des marguerites, des boutons d’or, des géraniums de Robert, des dentelaires à deux feuilles, des trientales boréales, des trèfles et des épervières orangées (également connues sous le nom de pinceau du diable!). Une biodiversité précieuse!