Nicolas Bousquet est l’auteur de l’article suivant. Actuellement, le projet majeur dont il est responsable est une étude sur la tortue des bois : Cela comprend la participation aux relevés, la protection active des femelles adultes dans une gravière, la protection des nids, le développement de mesures pour protéger toutes les tortues et le maintien de l’activité dans la gravière, la limitation de la propagation de la renouée du Japon dans l’habitat conçu pour la tortue des bois afin de maintenir une bonne qualité d’habitat ainsi que l’enseignement aux étudiants du cégep et de l’université sur le terrain au sujet des tortues des bois.
Malgré un printemps pluvieux et assez froid, les récentes hausses de températures ainsi que le temps ensoleillé poussent les tortues à s’activer. La chaleur donne signal pour qu’elle sorte de leur hibernation dans le lit des cours d’eau. Rapidement les trois espèces de tortues, soit la tortue peinte, la tortue serpentine et la tortue des bois de notre secteur seront visibles lors de nos activités en plein air ou sur la route! Dans un premier temps elles chercheront un peu de soleil et sortiront des rivières et étangs encore très froids pour faciliter leur thermorégulation.
Ensuite, s’entame la période de ponte qui va s’étaler de la fin de mois de mai jusqu’au début juillet, mais c’est particulièrement au mois de juin que la majorité des tortues seront actives pour la ponte. Les femelles adultes vont chercher du sable et du gravier, ou un mélange des deux, exposé au soleil pour faire leur nid et enterrer leurs œufs. Celles-ci peuvent donc aller en bordure de route ou sur des sentiers piétons ou pistes cyclables pour faire leur nid et ainsi devenir très vulnérables.
Comment on peut les aider à rester saines et sauves durant cette période ? En restant vigilant tout simplement! En voiture, à pied où en vélos sur des structures bordant, lac, rivières, étangs ou milieux humides on peut rester vigilant à la présence de tortues et ainsi bien réagir dans le cas de sa présence. On peut ainsi ralentir et la laisser poursuivre son chemin et avertir les autres automobilistes de sa présence par exemple. Dans un cas d’urgence immédiate, on peut l’aider à traverser, toujours dans la même direction où elle allait. Il est primordial de ne pas la remettre à l’eau ou la déplacer à un autre endroit. On peut aussi prendre une photo et signaler sa présence sur le site web www.carapace.ca.
Rappelons aussi que la tortue des bois qui est présente dans quelques rivières en Estrie et est désignée comme vulnérable par son statut provincial. Les populations ont subi un déclin récent et quelques-unes s’en remettent difficilement. La tortue des bois est particulièrement vulnérable aux blessures et mortalités sur les routes et par la machinerie agricole et forestière, notamment en raison de son caractère très terrestre. Comme c’est la plus terrestre de nos tortues au Québec, elle s’expose plus longuement à ces pressions que les autres espèces. De plus, la dégradation de son habitat n’aide pas sa cause ainsi que la présence de prédateur qui vont détruire les nids, par exemple le raton laveur! Malgré les efforts des organismes et acteurs locaux, la situation reste précaire pour plusieurs populations en Estrie. En effet, comme les tortues en général ont une croissance lente et une reproduction tardive, le rétablissement de ses populations prend plusieurs années… lorsqu’il est possible.
Cependant, il y a de l’espoir! La qualité des habitats est un élément essentiel dans le rétablissement des espèces en déclin et plusieurs organismes locaux travaillent au maintien et à la conservation de ces habitats de qualité. Il y a aussi plusieurs actions en cours pour mieux comprendre les menaces précises affectant nos tortues des bois pour mieux les corriger!
Coordonnateur de projets terrain
COJESAF
Le passage du milieu aquatique vers le milieu terrestre et vice-versa pour la ponte est donc un enjeu pour la survie des femelles adultes annuellement.