Saviez-vous que notre région abrite des fermes et des vignobles extraordinaires où la passion pour les pratiques agricoles biologiques remonte à plusieurs décennies ? Prendre soin de l’environnement et cultiver des aliments sains n’a rien de nouveau pour ces agriculteurs et ces vignerons.
Nous commençons la première de notre série de reportages avec un article écrit par Caroline Chagnon, du Domaine de Bergeville dans le Canton de Hatley. À la vôtre !Pendant que nous embouteillons les premiers vins du millésime 2021, les vignes terminent leur long repos hivernal. Bientôt, elles seront dévêtues de leurs toiles protectrices afin de capter leurs premiers rayons de soleil de l’année.
Confortablement enracinées sur les coteaux de la vallée du Massawippi, nos vignes s’épanouissent dans la région viticole la plus en altitude au Québec : les hauts plateaux appalachiens. L’élévation de 250 m crée un contraste favorable entre journée chaude et nuit fraîche. Cet écart de température a pour effet de ralentir le mûrissement des raisins et de conserver une remarquable acidité, cruciale à l’élaboration de mousseux. Le Domaine Bergeville est d’ailleurs le seul vignoble au Québec à se consacrer entièrement à la fabrication de mousseux – des méthodes traditionnelles et des pétillants. Nous croyons que c’est à travers le prisme de la double fermentation que s’exprime le mieux tout le potentiel de notre climat nordique, de nos sols et de nos cépages hybrides. En d’autres mots : nous embouteillons la nordicité.
Mais au-delà de faire du vin, notre préoccupation est de façonner un environnement riche en biodiversité. Depuis nos tous débuts, nous travaillons en viticulture biologique et biodynamique. Ainsi, notre vignoble n’a jamais connu de produit de synthèse. Suivant une approche peu interventionniste, chaque soin porté au vignoble est posé dans l’intention d’en faire un écosystème durable et, ultimement, un organisme autosuffisant. Conscient qu’un vignoble soit une monoculture, nous avons implanté plusieurs solutions afin de maintenir une nature abondante et diversifiée. Ainsi, nous avons délibérément planté différents cépages sur une même parcelle, en intercalant des variétés de vignes qui fleurissent à différents moments de l’été. Des engrais verts permanents poussent dans les entre-rangs, ce qui a pour effet de diminuer l’érosion du sol. Aux abords des parcelles, les îlots de flores sauvages et la forêt sont des refuges pour les insectes, les amphibiens et les animaux qui contribuent tout autant à la biodiversité du vignoble. Chaque élément prenant part à notre écosystème joue un rôle essentiel et participe à sa cohésion.
Notre terre est notre plus grande richesse. De par sa composition riche en limons, sable et cailloux – qui lui confère la particularité d’être acide et peu profonde – mais aussi par la vie qui y habite. Notre intention est de constamment lui redonner au moins autant qu’elle nous donne. L’application des principes de la biodynamie nous permet d’améliorer la santé du vignoble dans sa globalité. Des préparations biodynamiques à base de plantes aident le système immunitaire des vignes, en les disposant à combattre les maladies et les insectes. À long terme, cette pratique nous permet de réduire les traitements et les interventions au minimum, diminuant notre impact sur l’environnement. Nous fertilisons notre vignoble avec du fumier composté en provenance d’une fromagerie biologique et biodynamique de la région. Cet apport prend beaucoup plus de temps qu’un engrais chimique à préparer, mais il se fait plus en profondeur et pour le long terme. Nos efforts semblent porter fruits puisque nous avons remarqué une présence accrue de vers de terre, de bactériens et d’oiseaux dans les dernières années, ce qui représente une mesure empirique d’une forte vie de sol.
Dans le but de travailler avec la nature et de produire un vin authentique, adapté à notre région, nous avons planté notre vignoble avec des vignes hybrides. Issues d’un croisement entre la vigne sauvage d’Amérique du Nord et la vigne européenne, elles sont mieux outillées que leurs homologues d’Europe pour contrer la pression des maladies fongiques. Travailler avec ces cépages hybrides nous permet de minimiser significativement l’application de traitements bio, sans mettre en péril notre capacité à produire des vins de qualité. Le frontenac, l’acadie et le st-pépin, notamment, ont été sélectionnés pour leur robustesse et leurs caractéristiques organoleptiques, mais aussi pour leur cycle végétatif rapide.
Notre philosophie demeure la même au chai. L’expérience nous a appris qu’un raisin en santé exigeait un minimum d’intervention. Appuyé par des levures indigènes saines, le vin aura tout ce dont il a besoin pour exprimer l’individualité qu’il a mis toute une saison à développer. Ainsi, les manipulations et les intrants en cuverie sont-ils réduits au minimum. Une dose minimale de souffre est employée en début de processus, au pressurage des baies seulement. Cette vinification naturelle se sent dans les vins qui présentent un fruit intègre, une fraicheur éclatante et une élégance certaine.
Pour nous, il s’agit de refléter fidèlement l’unicité de notre vignoble nordique et de faire des vins de grande précision dans le plus grand respect de notre terre.
Nous commençons la première de notre série de reportages avec un article écrit par Caroline Chagnon, du Domaine de Bergeville dans le Canton de Hatley. À la vôtre !Pendant que nous embouteillons les premiers vins du millésime 2021, les vignes terminent leur long repos hivernal. Bientôt, elles seront dévêtues de leurs toiles protectrices afin de capter leurs premiers rayons de soleil de l’année.
Confortablement enracinées sur les coteaux de la vallée du Massawippi, nos vignes s’épanouissent dans la région viticole la plus en altitude au Québec : les hauts plateaux appalachiens. L’élévation de 250 m crée un contraste favorable entre journée chaude et nuit fraîche. Cet écart de température a pour effet de ralentir le mûrissement des raisins et de conserver une remarquable acidité, cruciale à l’élaboration de mousseux. Le Domaine Bergeville est d’ailleurs le seul vignoble au Québec à se consacrer entièrement à la fabrication de mousseux – des méthodes traditionnelles et des pétillants. Nous croyons que c’est à travers le prisme de la double fermentation que s’exprime le mieux tout le potentiel de notre climat nordique, de nos sols et de nos cépages hybrides. En d’autres mots : nous embouteillons la nordicité.
Mais au-delà de faire du vin, notre préoccupation est de façonner un environnement riche en biodiversité. Depuis nos tous débuts, nous travaillons en viticulture biologique et biodynamique. Ainsi, notre vignoble n’a jamais connu de produit de synthèse. Suivant une approche peu interventionniste, chaque soin porté au vignoble est posé dans l’intention d’en faire un écosystème durable et, ultimement, un organisme autosuffisant. Conscient qu’un vignoble soit une monoculture, nous avons implanté plusieurs solutions afin de maintenir une nature abondante et diversifiée. Ainsi, nous avons délibérément planté différents cépages sur une même parcelle, en intercalant des variétés de vignes qui fleurissent à différents moments de l’été. Des engrais verts permanents poussent dans les entre-rangs, ce qui a pour effet de diminuer l’érosion du sol. Aux abords des parcelles, les îlots de flores sauvages et la forêt sont des refuges pour les insectes, les amphibiens et les animaux qui contribuent tout autant à la biodiversité du vignoble. Chaque élément prenant part à notre écosystème joue un rôle essentiel et participe à sa cohésion.
Notre terre est notre plus grande richesse. De par sa composition riche en limons, sable et cailloux – qui lui confère la particularité d’être acide et peu profonde – mais aussi par la vie qui y habite. Notre intention est de constamment lui redonner au moins autant qu’elle nous donne. L’application des principes de la biodynamie nous permet d’améliorer la santé du vignoble dans sa globalité. Des préparations biodynamiques à base de plantes aident le système immunitaire des vignes, en les disposant à combattre les maladies et les insectes. À long terme, cette pratique nous permet de réduire les traitements et les interventions au minimum, diminuant notre impact sur l’environnement. Nous fertilisons notre vignoble avec du fumier composté en provenance d’une fromagerie biologique et biodynamique de la région. Cet apport prend beaucoup plus de temps qu’un engrais chimique à préparer, mais il se fait plus en profondeur et pour le long terme. Nos efforts semblent porter fruits puisque nous avons remarqué une présence accrue de vers de terre, de bactériens et d’oiseaux dans les dernières années, ce qui représente une mesure empirique d’une forte vie de sol.
Dans le but de travailler avec la nature et de produire un vin authentique, adapté à notre région, nous avons planté notre vignoble avec des vignes hybrides. Issues d’un croisement entre la vigne sauvage d’Amérique du Nord et la vigne européenne, elles sont mieux outillées que leurs homologues d’Europe pour contrer la pression des maladies fongiques. Travailler avec ces cépages hybrides nous permet de minimiser significativement l’application de traitements bio, sans mettre en péril notre capacité à produire des vins de qualité. Le frontenac, l’acadie et le st-pépin, notamment, ont été sélectionnés pour leur robustesse et leurs caractéristiques organoleptiques, mais aussi pour leur cycle végétatif rapide.
Notre philosophie demeure la même au chai. L’expérience nous a appris qu’un raisin en santé exigeait un minimum d’intervention. Appuyé par des levures indigènes saines, le vin aura tout ce dont il a besoin pour exprimer l’individualité qu’il a mis toute une saison à développer. Ainsi, les manipulations et les intrants en cuverie sont-ils réduits au minimum. Une dose minimale de souffre est employée en début de processus, au pressurage des baies seulement. Cette vinification naturelle se sent dans les vins qui présentent un fruit intègre, une fraicheur éclatante et une élégance certaine.
Pour nous, il s’agit de refléter fidèlement l’unicité de notre vignoble nordique et de faire des vins de grande précision dans le plus grand respect de notre terre.
Caroline Chagnon, directrice des communications au Domaine Bergeville