La Fiducie de conservation Massawippi (FCM) a été considérablement active au cours des dernières années pour la protection des milieux naturels de son territoire, et plus particulièrement au sein du noyau de conservation identifié sur la rive ouest du lac Massawippi. Sur un noyau d’habitat naturel d’une superficie de 1 200 hectares, 36,7 % des milieux naturels sont protégés à perpétuité grâce au travail de la FCM. C’est remarquable!
Pour réaliser ces importants gains écologiques, FCM œuvre depuis plus de dix années en concert avec Corridor appalachien. De ses bureaux à Eastman, l’équipe multidisciplinaire de professionnels offre à ses 17 membres affiliés un éventail de services pour la mise en œuvre d’actions de conservation sur son territoire d’action qui s’étend de Granby jusqu’à Sherbrooke et au sud jusqu’à la frontière Canado-américaine. Depuis les 18 dernières années, Corridor appalachien et ses partenaires ont protégé 14 619 hectares sur notre riche et précieux territoire régional!
Entre autres, lorsque la FCM souhaite faire l’acquisition d’un terrain pour des fins de conservation à perpétuité, l’équipe de Corridor appalachien s’active pour appuyer la réalisation du projet en réalisant une évaluation de la valeur écologique du milieu.
Durant ses visites, l’équipe d’acquisition des connaissances de Corridor appalachien cherche à avoir un portrait complet de la biodiversité et des milieux sensibles de la propriété. C’est pourquoi elle parcourt tout le territoire à la recherche d’espèces en situation précaire en passant par les oiseaux, les amphibiens, les reptiles, les mammifères et la flore. Les milieux humides, les secteurs de fortes pentes, les cours d’eau et les peuplements matures sont des secteurs sensibles où on retrouve souvent la plus grande biodiversité et des espèces sensibles. Les biologistes gardent toujours l’œil et les oreilles ouverts afin de ne rien manquer.
Les vieilles érablières font partie des cibles importantes à évaluer sur les terrains, particulièrement celles qui sont moins accessibles car elles ont habituellement subi moins de perturbations et sont plus intègres. Ces érablières sont souvent riches et abritent une belle diversité d’espèces, particulièrement des espèces floristiques dont certaines sont en situation précaire comme l’ail des bois qui se retrouve uniquement dans ce type d’habitat. Les chênaies rouges présentes au sein de ce noyau d’habitat constituent un autre élément écologique d’intérêt dans ce secteur puisque ce type de peuplement forestier est assez rare dans notre région. Ces peuplements se retrouvent maintenant uniquement sur quelques sommets ou versants de montagne.
Les ruisseaux sont également une des cibles préférées des biologistes, particulièrement au sein du noyau d’habitat de la FCM car il s’agit de ruisseaux de montagne où une eau claire, froide et bien oxygéné coule vers le lac Massawippi. Ces ruisseaux abritent plusieurs espèces fauniques dont des amphibiens très sensibles à la qualité de l’eau et de leur environnement la salamandre sombre du Nord et la salamandre pourpre. La salamandre sombre du Nord est susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec, tandis que la salamandre pourpre est désignée vulnérable.
La protection des ruisseaux et des bandes riveraines est très importante pour ces espèces, en plus d’être essentielle au maintien de la qualité de l’eau du lac Massawippi. C’est probablement grâce à la présence de ces ruisseaux au sein du noyau d’habitat qu’une population de touladis, aussi appelé la truite grise, se maintient dans le lac Massawippi puisque ce poisson requiert un habitat qui compte de l’eau froide, claire, bien oxygénée et où le pH est supérieur à 5,4.
Clément Robidoux, Directeur de la conservation et Victor Grivegnée-Dumoulin, Biologiste, Coordonnateur à l’acquisition des connaissances